Littérature

Récit coup de poing cherchant à répondre à une unique question : comment un homme d’apparence ordinaire peut-il décider un jour de tuer sa femme, ses deux enfants et ses parents à la carabine ? La réponse à cette question n’est pas évidente, même à l’issue de ce récit, mais force est de constater que le mensonge a eu un rôle central dans ce drame. On apprend dès les premières pages que Romand était un affabulateur qui prétendait être médecin, avoir un poste important au sein de l’Organisation mondiale de la Santé, connaître Bernard Kouchner, alors qu’en réalité il n’avait aucun emploi et soutirait de l’argent à ses proches.
Bien que ce livre soit centré sur l’histoire de Jean-Claude Romand, Carrère s’y inclut en tant que narrateur et enquêteur, décrivant son propre processus d’écriture et de réflexion sur l’affaire. Il choque dès le début en établissant un parallèle entre sa vie quotidienne et le meurtrier commettant son crime.
Le matin du samedi 9 janvier 1993, pendant que Jean-Claude Romand tuait sa femme et ses enfants, j’assistais à une réunion pédagogique à l’école de Gabriel, notre fils aîné.
Des scènes dures à lire mais j’admets volontier avoir succombé à la même curiosité morbide que l’auteur a pour cet anti-héro pathétique.